Nous leur devons la liberté … 

  Hérinnes, samedi 8 mai 2021.

Mesdames, Messieurs, chacun en vos titres et qualités,

Chers enfants,

Je vous remercie tous pour votre présence afin de commémorer ensemble la fin de la seconde  guerre mondiale. Chaque année, depuis le 8 mai 1945, nous rendons hommage à nos libérateurs et aux civils belges victimes et témoins des atrocités de la guerre.

Nous voici devant le monument d’Hérinnes, pour la dernière fois à cet endroit précis. En effet, la rénovation de la place d’Hérinnes dont on parle depuis un certain temps se profile à l’horizon et inclut le déplacement de celui-ci, ce qui a motivé le choix de l’endroit  de cette commémoration.

Et puisque l’on parle de monument, j’ai fait le choix ce jour de vous parler des différents monuments     de l’entité. Je suis allée hier fleurir les monuments de Warcoing, Esquelmes, Obigies, Pecq et me suis attardée aux différents écrits qui y sont gravés.

Bien entendu, on y trouve les noms de victimes de guerre militaires mais aussi civiles…    Ces noms évoquent des citoyens que nous cotoyons encore actuellement, des familles  qui sont restées dans l’entité de génération en génération : Anrys, Bossut, Coudou, Denis,  Ergo, Lefebvre, Letangre, Theys, Vangeersdaele et j’en passe..

En sus des noms de victimes gravés sur les monuments, celui de Warcoing est enrichi  de phrases  évocatrices que je vous livre ce jour :

  • « Warcoing à ses morts glorieux« 
  • « Ils ont bravé l’oppresseur »
  • « Ne les oublions jamais »
  • « Le sang versé pour la patrie fécondera sa liberté »
  • « Nous leur devons la liberté ».

LIBERTE : combien de fois n’avons-nous ressenti d’entraves à notre liberté depuis mars 2020
et  la crise du coronavirus ?
Peut-être l’opportunité de se rendre compte de la chance
que nous avons  de pouvoir jouir pleinement de cette liberté en temps normal…

  • On y lit également : « Souffrons, tenons et résistons »

On dit parfois que les combattants ont été manipulés par les dirigeants politiques qui les ont envoyés à la guerre. Or, il est avéré que la majorité des soldats étaient consentants pour des raisons patriotiques. Dans chaque camp, chacun pensait qu’il était du côté du droit et pensait avoir raison.

Après la boucherie de 14-18, la grande guerre, les hommes sont revenus en disant « plus jamais ça ».  On parlait d’ailleurs de la « der des der ». Mais c’était sans compter sur la crise économique  des années 30 et la montée du fascisme dans de nombreux pays. La seconde guerre mondiale sera encore pire que la première en faisant… entre 50 et 60 millions de morts. Ce fut une guerre totale durant laquelle les civils furent largement touchés. Des villes entières furent rasées sous les bombardements des deux camps.   

 Et, hélas, 1945 fut marquée par une sinistre invention puisqu’on utilisa pour la première fois  l’arme nucléaire, la bombe atomique sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki.

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour que jamais nous n’oubliions cette folie meurtrière,  pour rendre hommage à tous ceux qui se sont battus pour défendre la liberté et la démocratie  et qui ont œuvré à la libération de notre pays.

L’Europe vit maintenant en paix depuis trois quarts de siècle si l’on excepte les guerres dites civiles qui ont notamment ravagé l’ex-Yougoslavie.

A mon humble avis, il nous reste une bataille à gagner….

C’est la bataille des cœurs et des esprits qu’il nous faut remporter. Une bataille citoyenne   e persuasion menée dans les échanges, dans les écoles, dans les familles.  Ancrer au plus profond de chacun les valeurs fondamentales de liberté, de respect de l’autre  et de lutte contre la xénophobie et la haine.

J’en terminerai par une citation de Ferdinand Foch :    

« Les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir »

Merci à vous tous de nous avoir accompagnés dans cette cérémonie du souvenir.

Je vous souhaite de retrouver rapidement les plaisirs simples du bien vivre et, 
en attendant, restez prudents !

Françoise Vansaingèle,
Echevine de l’Etat Civil.